Le magnétisme pour lutter contre la dépression
Médecin psychiatre de l’Hôpital Sainte-Anne, le docteur Jean-François Costemale revient sur les effets des stimulations magnétiques cérébrales dans le traitement de la dépression. Selon les données de l’Organisation Mondiale de la Santé, la dépression sera en 2020 la deuxième source de handicap dans le monde entier. Une prévision affirmée par les responsables de la santé publique qui rapportent une hausse constante du coût social et économique de la maladie.
12 000 suicides par an
Tous les ans, la France enregistre 12 000 décès par suicide et 30 à 50 % des cas sont les suites d’une dépression. Outre les traitements médicamenteux utiles pour garantir la rémission la plus totale du patient, les spécialistes sont obligés d’opter pour des stratégies non médicamenteuses comme les stimulations magnétiques transcrâniennes pour guérir les 30% de patients victimes de résistances thérapeutiques.
La loi de Faraday
Selon la loi de Faraday, un champ électrique dispose de sens qui changent rapidement dans le temps pour générer un champ magnétique, qui, à son tour pourra créer un nouveau champ électrique en condition ferro-magnétique propice. Ce principe est appliqué au cortex cérébral : « les opérateurs placent en regard du cortex cérébral moteur une bobine qui délivre un champ magnétique et observent l'intensité nécessaire à la contraction de muscles ». Les innovations technologiques permettent de traiter la dépression résistante avec des stimulations répétitives à raison de séance de 20 minutes 5 jours sur 7 pendant 3 semaines pour le protocole classique. Avec les SMT, les spécialistes utilisent des bobines en forme de 8 qui envoient un champ magnétique focal de quelques cm². Ce champ est délivré par impulsions selon le temps pour donner une fréquence par seconde ou Hertz. Dans une dépression, les études d’imagerie cérébrale rapportent des modifications d’activités sur la zone du cortex pré-frontal dorso-latéral (CPFDL).